Ateliers « Sexualité & Pleine conscience »

À travers trois illustrations nous allons découvrir la sphère sexuelle de David : 1) le désir et l’excitation, 2) le plaisir sexuel, ainsi que 3) la relation qu’il entretien avec le « soi-sexuel », c’est-à-dire, le regard qu’il porte sur lui-même à l’égard de la sexualité.

Chaque illustration met en évidence le contraste des expériences de David AVANT l’intégration de différentes techniques de pleine conscience et MAINTENANT, alors qu’il s’engage intentionnellement dans une vie quotidienne parsemée d’une variété de stratégies de pleine conscience (formelles et informelles), également connues sous le nom de présence attentive.

Qu’est-ce que la pleine conscience ?
La pleine conscience est l’attention bienveillante dirigée vers le moment présent, une écoute de soi profonde à plusieurs niveaux. Par exemple, la conscience du corps (respiration, sensations, tensions, inconforts, etc.), l’observation des pensées répétitives et des émotions associées, ou encore une présence particulière aux interactions entre les réactions corporelles et psychoaffectives.

Au-delà de la « méditation formelle » (assis sur un coussin), la pleine conscience se cultive en se rappelant constamment de ramener son esprit au moment présent à l’aide de différentes techniques, et ce, à travers les activités quotidiennes. La pleine conscience peut donc passer d’une pratique à « une manière d’être. »

*Ce projet s’inspire de l’expérience de David. Les réalités sont multiples, les effets de la pratique de la pleine conscience peuvent varier d’une personne à l’autre.

Plus sur l’histoire de David
David est un jeune homme cisgenre bisexuel. Comme la plupart des humains modernes, David a un agenda bien (trop) rempli ! Lorsqu’il est interrogé sur sa sexualité, David énumère trois éléments qu’il considère comme nuisibles à son bien-être sexuel. David partage ceci :

David partage ceci : « Mes pulsions sexuelles me dérangent, je me sens souvent perdre le focus et ma concentration. La tension devient insoutenable et je me sens comme « dérailler. » J’agis sans réfléchir ! Je me sens parfois inconfortable après ça. « Est-ce que je suis vraiment en contrôle de ma sexualité ? »
David traverse son quotidien à un rythme effréné, sans aucun moment de pause ni d’espace pour lui-même. Il enchaîne les rendez-vous, les tâches, les activités et les interactions sans relâche. Même lorsqu’il semble calme en apparence, à l’intérieur, il est agité, tendu et emporté par le tourbillon de ses préoccupations.

Son espace mental est constamment occupé, ce qui l’empêche de prendre conscience des déclencheurs qui suscitent en lui du désir et de l’excitation sexuelle. Il se retrouve ainsi plongé dans une réalité hypersexualisée, où il lui est presque impossible de revenir à ses valeurs et à ses intentions profondes.

Le « pilote automatique » comment ça fonctionne ?
Il est fréquent de constater que lorsque nous effectuons des actions familières ou répétitives, notre esprit a tendance à s’évader vers d’autres pensées, telles que des souvenirs, des projections ou des histoires. Dans cet état, nous avons peu ou pas conscience de l’expérience présente et nous ne sommes pas connectés avec le « ici et maintenant. »

Ce mode est communément appelé le « pilote automatique. » Les actions qui résultent de ces habitudes inconscientes, ancrées dans notre cerveau par la répétition, peuvent être perçues comme « bonnes » ou « mauvaises. » Par exemple, « Je prends ma médication tous les matins sans même y penser » ou « Je me retrouve sur un site de pornographie alors que je voulais simplement vérifier mes courriels. »

Le mode opposé au « pilote automatique » est le mode « conscient. » Dans cet état, notre présence à notre monde intérieur et à notre environnement est amplifiée, ce qui crée de l’espace ! Ainsi, les désirs sexuels (pensées) et les sensations d’excitation (ressenties dans le corps) peuvent être perçus de manière claire et plus rapide. Cela permet une libération des réactions et des actions automatiques dans la sphère sexuelle.

David partage ceci : « Quand j’ai du sexe, je me sens souvent déconnecté de mon corps et de mon partenaire. Je ressens une anxiété et je suis souvent beaucoup plus dans ma tête que dans mon corps. Ça m’amène plein de problèmes ! Je sais pas comment faire pour profiter plus pleinement de ces moments-là ! »
Dans le quotidien de David, il y a très peu de moments de conscience et de détente du corps. Il ne prend aucun moment intentionnel pour observer son état et diminuer la tension qui crispe son corps. Un corps et un esprit tendus ne sont pas disposés à apprécier les plaisirs subtils des sens, qui éveillent et ancrent l’excitation sexuelle profondément dans le corps.
Dans ce contexte, la sexualité reste principalement un concept, une idée, un fantasme dans l’esprit de David. Lorsque la sexualité est principalement dans sa tête, elle se retrouve prise entre ses attentes et celles de son partenaire, ainsi qu’enchevêtrée dans de multiples normes sexuelles de performance (majoritairement inconscientes). Au contact de ses pensées, qui sont souvent anxiogènes, un mélange d’émotions émerge en lui, mais cela se produit sans qu’il en soit réellement conscient. Son monde intérieur est agité et son corps est tendu. Lâcher prise et être pleinement présent dans son corps pour ressentir le plaisir des stimulations devient presque impossible dans cet état.

L’utilité de RESSENTIR l’émotion dans le corps
L’émotion pourrait être décrite comme « un état corporel et physiologique caractérisé par des changements identifiables dans le corps. » Nos émotions proviennent en grande partie de nos pensées à propos d’une expérience plutôt que de l’expérience elle-même. Prenons par exemple la pensée « J’espère ne pas perdre mon érection. » Cette pensée ne se limite pas seulement à notre tête, elle engendre une réaction émotionnelle bien réelle qui peut être ressentie dans notre corps, telle que le stress, la peur ou l’anxiété. À leur tour, la présence de ces émotions et sensations corporelles a un effet sur notre façon d’agir et de nous comporter.
Les sensations corporelles provoquées par un esprit rempli de préoccupations et d’inquiétudes liées à la performance sexuelle inondent le corps de tensions, empêchant ainsi l’individu d’être pleinement présent dans l’expérience elle-même, notamment dans le plaisir des sens.

Développer la capacité de reconnaître les émotions en tant que sensations dans le corps, telles que des serrements, un inconfort ou un souffle court, nous aide à mieux y répondre dans le moment présent. Chaque fois que nous identifions ces sensations corporelles plutôt que de rester pris dans les histoires de notre tête, nous renforçons le « muscle de la conscience » qui nous permet de revenir aux sensations présentes dans notre corps.

David partage ceci : « En général, je pense que je ne suis pas assez beau ou bon ! Je me sens souvent insatisfait de mon corps. Parfois, c’est comme un tourbillon de jugements et de critiques envers moi-même par rapport au sexe et c’est épuisant! J’aimerais trouver un peu de légèreté, il me semble que ça ferait du bien ! »

À travers ses comptes Instagram, X, Snapchat et TikTok, David est exposé en permanence à une multitude d’images d’hommes musclés et virils. Du matin au soir, ces comptes et ces images suscitent en lui des pensées critiques envers son corps et son apparence. La plupart du temps, ces pensées sont rapides et ne sont pas entièrement conscientes. Elles se mêlent à un flux constant d’autres pensées qui défilent dans l’esprit de David. Ce qui reste, c’est un profond sentiment d’insatisfaction, le sentiment de ne jamais être assez, de ne pas correspondre aux normes idéalisées véhiculées par ces images.

En regardant de la pornographie plusieurs fois par semaine, David s’expose à des scènes intenses où les corps, les organes génitaux, les attitudes et les performances sexuelles ne représentent en rien la diversité possible de la sexualité entre hommes. Bien que cela lui procure de l’excitation, il en résulte également un sentiment de ne pas être à la hauteur dans sa propre vie sexuelle.

La « comparaison automatique »
D’un point de vue évolutif, les êtres humains sont programmés pour se comparer aux autres. La comparaison automatique est un processus profondément ancré en nous et a été essentiel à notre survie pendant des milliers d’années : « Ce groupe me ressemble, il ne représente pas une menace. » Dans le quotidien de David, cette tendance à la comparaison automatique est hyperactivée par l’exposition constante de son cerveau à des images de corps, grâce aux pages qu’il aime et aux algorithmes des applications. Cette surstimulation peut intensifier la comparaison sociale et renforcer les sentiments d’insécurité et de ne pas être à la hauteur, en créant des idéaux inatteignables en matière d’apparence physique et de performance sexuelle.

À tout moment de la journée, David est sujet à des réactions intérieures répétitives telles que « ce mec est beaucoup plus sexy que moi », « ce couple semble bien plus heureux », « cet homme est tellement plus viril et masculin », et ainsi de suite. Ces pensées émergent et disparaissent rapidement, mais elles ont un impact sur David de manière inconsciente. Elles contribuent à alimenter son sentiment d’insatisfaction, renforcent les comparaisons négatives et peuvent générer une baisse de l’estime de soi. Cette tendance à se comparer constamment aux autres peut créer un cercle vicieux de pensées négatives et d’auto jugement qui affectent la confiance de David dans sa propre apparence et son bien-être émotionnel.

La pratique de la pleine conscience offre la possibilité d’observer de manière plus claire l’émergence de ces types de pensées émotionnelles, ce qui permet aux individus de faire des choix conscients pour réduire les déclencheurs qui affectent leur estime personnelle et sexuelle. Lorsqu’un climat intérieur de critiques et de jugements est observé, la pleine conscience permet de répondre à ces pensées avec davantage d’accueil et de bienveillance. Cela implique d’être conscient de ces pensées sans s’y accrocher ou s’identifier à elles, et de cultiver une attitude de compassion envers soi-même. La pleine conscience permet ainsi de développer une meilleure relation avec son propre corps, d’accepter ses imperfections et de cultiver une estime de soi plus positive et bienveillante.

Les ateliers « Sexualité & pleine conscience » débutent cet automne à RÉZO !
Si tu veux en savoir plus sur la pleine conscience, développer une meilleure compréhension de toi-même dans les sphères de l’intimité et de la sexualité, ou simplement être soutenu et motivé dans ta pratique au sein d’un groupe, alors ce projet est fait pour toi !

Pour t’inscrire à un appel d’information, il te suffit de cliquer ici !
Cette brève discussion téléphonique est obligatoire pour l’inscription, mais cela ne t’engage à rien !

Le programme consiste en 9 rencontres de groupe, avec un groupe de 7 à 10 personnes. La première rencontre (qui dure 3 heures) aura lieu en personne à Montréal (le lieu et l’heure seront déterminés ultérieurement). Cette séance posera les bases de la pleine conscience, en expliquant certains concepts liés au cerveau, à la neuroscience et aux avantages de la pleine conscience. Des exercices de pleine conscience formels et informels sont également inclus.

Les 8 rencontres suivantes auront une durée de 50 minutes et se dérouleront en ligne via Zoom en soirée en semaine. Ces rencontres seront des moments d’échange entre les participants et des opportunités pour pratiquer diverses techniques de pleine conscience.

Dans le cadre du projet Champion communautaire, les ateliers sont animés par Patrice Bécotte.